La dévotion au Sacré Cœur à la Visitation

La Sauvegarde du Sacré Cœur

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Réponses à des questions fréquentes :
- La Sauvegarde soutient une démarche spirituelle, mais ne nécessite pas d’imposition.
- Elle est ordinairement portée sur soi, de façon discrète, mais chacun est libre en ce domaine.
- Quand votre Sauvegarde est usée, le mieux est de la brûler (comme c’est l’usage pour ne pas jeter à la poubelle un objet béni), et d’en commander une nouvelle.

Les Fondateurs

Par leur dévotion profonde au Cœur de Jésus, saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal ont préparé leur Institut à sa mission : aimer et faire aimer le Sacré-Cœur de Jésus-Christ.

Le Carême précédent la fondation de la Visitation Sainte-Marie, les deux saints fondateurs de l’Ordre élisent domicile dans le Cœur du Seigneur. Saint François de Sales écrit à la future Mère de Chantal, le 24 février 1610 : « Je ne sais où vous serez ce Carême ; selon l’esprit, j’espère que vous serez dans le Côté percé du Sauveur. Je veux bien m’essayer d’y être souvent avec vous. Hier il me semblait que voyant le Côté percé de Notre-Seigneur ouvert, vous vouliez prendre son Cœur pour le mettre dans le vôtre, comme un Roi dans un petit royaume ; et, bien que le sien soit plus grand que le vôtre, si est-ce qu’il le raccourcirait pour s’y accommoder. Que ce Seigneur est bon, que son Cœur est aimable ! Demeurons-là, en ce saint domicile ; que ce Cœur vive toujours dans nos cœurs, que ce Sang bouillonne toujours dans les veines de nos âmes ! » Le 24 avril suivant, cette fois la demeure dans le Cœur de Jésus est pour toujours. Le saint évêque écrit à sa fille spirituelle : « Il m’est bien avis que nous ne demeurerons plus en nous-mêmes, et que, de cœur, d’intention et de confiance, nous nous logerons pour jamais dans le côté percé du Sauveur ; car sans Lui, non seulement nous ne pouvons, mais quand nous pourrions, nous ne voudrions rien faire. Tout en Lui, tout par Lui, tout avec Lui, tout pour Lui, tout Lui ! »

Un an après la fondation, le 10 juin 1611, saint François de Sales écrit à sainte Jeanne de Chantal un billet, dans lequel il lui décrit le blason de la Visitation dont il a eu l’inspiration dans la nuit : « J’ai donc pensé, ma chère Mère, si vous en êtes d’accord, qu’il nous faut prendre pour armes un unique cœur percé de deux flèches, enfermé dans une couronne d’épines, ce pauvre cœur servant d’enclavure à une croix qui le surmontera, et sera gravé des sacrés noms de Jésus et Marie. […] Vraiment, notre petite congrégation est un ouvrage du cœur de Jésus et de Marie. Le Sauveur mourant nous a enfantés par l’ouverture de son Sacré-Cœur. Il est donc bien juste que notre cœur demeure, par une soigneuse mortification, toujours environné de la Couronne d’épines qui demeura sur la tête de notre Chef, tandis que l’Amour le tint attaché sur le trône de ses mortelles douleurs. »  

Le cœur représenté est celui de la Visitandine, tout à Jésus et Marie, gardé par les épines de la mortification, blessé des deux flèches de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain, et livré à la croix par laquelle la Religieuse de la Visitation, par une entière mort à elle-même, participe à l’œuvre de la rédemption avec son Sauveur. La ressemblance avec le Cœur de Jésus, tel qu’il le montrera 60 ans plus tard à sainte Marguerite-Marie, visitandine de Paray-le-Monial, est frappante : le cœur d’une Fille de la Visitation doit être intimement uni par un amour de conformité au Cœur de Jésus qui le veut à sa ressemblance, par l’imitation de sa vie cachée et de ses vertus, en particulier l’humilité, la douceur et la charité. Il est d’ailleurs à noter que, par une coïncidence véritablement providentielle, ce jour du 10 juin 1611 à la date duquel saint François de Sales donne à la Visitation ses armes, se trouvait être un vendredi après l’octave du Saint-Sacrement, le jour même que Notre-Seigneur désignera à sainte Marguerite-Marie pour être la fête de son Cœur.

À son tour, notre sainte Mère Jeanne de Chantal, pénétrée de la même intuition que notre bienheureux Père François de Sales, prononçait en 1618 ce que les Annales de la première Visitation d’Annecy appellent « la grande prophétie sur la dévotion au Sacré Cœur de Jésus » : « Si les Sœurs de notre Congrégation sont bien humbles et bien fidèles à Dieu, elles auront le Cœur de Jésus, leur Époux crucifié, pour demeure et séjour en ce monde, et son palais céleste pour habitation éternelle. »

Deux révélations viendront confirmer le dessein éternel de Dieu sur nos saints Fondateurs pour l’établissement d’un Ordre tout destiné à honorer le Cœur du Christ. La première nous est rapportée par la Mère Françoise-Madeleine de Chaugy, nièce de sainte Jeanne de Chantal, et véritable première historienne de l’Ordre. Elle relate qu’une âme particulièrement gratifiée de Dieu, écrivit un jour à la Mère de Châtel (5ème religieuse de l’Ordre, qui fut Supérieure en plusieurs de nos monastères),  en ces termes : « Pour vous parler sincèrement, ma très chère Mère, avec prières très instantes que je ne sois jamais nommée : la première fois que j’ouïs parler de l’Ordre de Sainte-Marie, je me trouvai fort excitée à prier pour son progrès ; et après la sainte communion, Jésus-Christ me fit voir que, lorsqu’il prononça cette haute leçon : ‘Apprenez de moi que je suis doux et humble de Cœur’, il avait regardé d’un regard d’amour et d’élection singulière notre Mère de Chantal, laquelle alors je vis en esprit avec Jésus-Christ humanisé, dans un abîme d’humilité, cachée en Dieu… » La seconde révélation fut faite à Mère Anne-Marguerite Clément : elle est supérieure de la Visitation de Melun quand Dieu lui fait connaître que saint François de Sales, pendant sa vie, faisait son séjour dans le Cœur Sacré de Jésus, où son repos n’était jamais interrompu par les plus grandes occupations, et que comme Moïse conversant familièrement avec Dieu devint le plus doux des hommes, de même saint François de Sales, par son intime union au divin Cœur de Jésus, arriva à la perfection des deux vertus de ce Cœur adorable, l’humilité et la douceur, qui lui inspira d’établir un Ordre dans l’Église pour honorer particulièrement ce divin Cœur par la pratique de ces deux vertus, qui sont le fondement des Règles des Filles de la Visitation. Elle sut également que Dieu avait fait voir à ce grand Saint que comme les différents Ordres religieux sont destinés à honorer quelque vertu particulière du Fils de Dieu, celui de la Visitation est établi pour rendre un continuel hommage au Cœur adorable de Jésus dans sa vie cachée et anéantie.

XVIIEME siècle

À l’école des Fondateurs, les Filles de la Visitation ne tardèrent pas à se tourner vers le Cœur de Jésus. Presque chaque monastère de l’Ordre possédera l’une de ces âmes éminentes qui pouvaient dire : « Entre le Cœur de Jésus et mon cœur, il n’y a pas d’entre-deux. »

Sœur Anne-Marie Rosset (1593-1667) – que Bossuet proclamera « un prodige de grâce et de sainteté » – quatre ans après la fondation de la Visitation, en 1614, s’arrêta un jour pour baiser les pieds d’un grand crucifix, celui devant lequel sainte Jeanne de Chantal avait gravé sur son cœur le saint Nom de Jésus. Il lui sembla alors que Jésus se baissait, et elle se trouva les lèvres appliquées sur la plaie de son Côté, et son cœur attiré dans le Cœur de Jésus, il lui dit : « Nous ne nous séparerons jamais ; nous nous aimerons éternellement Cœur à cœur. Je te reçois pour ma fille et pour mon épouse, et aurai toujours soin de toi. » Ce fut, commente la Mère de Chaugy, « la première fois que le Cœur de Jésus se pencha visiblement si amoureusement sur notre petite Visitation, que son amour avait élue de toute éternité pour être la confidente et la consolation des peines et douleurs de son Cœur adorable. » Annecy annonce et prépare Paray-le-Monial, et saint François de Sales fut le confident, le témoin immédiat de ces merveilleux commencements.
Entre bien d’autres grâces extraordinaires que reçut la Sœur Anne-Marie Rosset, une en particulier confirma cette divine élection que fit le Cœur de Jésus de notre petit Institut de la Visitation. Dans une vision, sainte Gertrude d’Helfta, grande mystique bénédictine et première révélatrice de la dévotion au Sacré Cœur, déclara à notre Sœur : « Notre divin Époux m’aimait par pure grâce entre toutes les Religieuses du Monastère où je vivais ; de même qu’il m’a aimée, il aime sa petite Visitation entre tous les Ordres qu’il a établis en son Église, pourvu que l’on ravisse son Cœur par la fidélité intérieure et extérieure. »

Mère Anne-Marguerite Clément (1593-1661), en 1618, entendit le Christ lui dire au lendemain de sa Profession à Annecy : « Ton cœur est à moi, et moi, à lui ; ton âme m’appartient, j’y ai choisi ma demeure ». Un an plus tard, la veille de la Toussaint 1619, saint François de Sales fit à la communauté un sermon sur l’amour que Notre-Seigneur porte aux âmes, un amour si grand qu’il avait changé de cœur avec ses épouses, comme il fit avec sainte Catherine de Sienne. Ce sermon fit grande impression sur Sœur Anne-Marguerite qui vit alors Jésus assis au milieu de son cœur, disant : « Ce cœur est mien et je suis sien ; tu es toute à moi et je suis tout à toi, je veux ravir ton cœur et mettre ma volonté en la place de la tienne. » Notre-Seigneur lui fit comprendre qu’elle avait choisi la meilleure part qui ne lui serait point ôtée, et que cette part, c’était son Cœur. « C’est là, disait Sœur Anne-Marguerite, que l’âme doit se cacher comme une chaste colombe ; c’est la source qui distille le miel de l’humilité et de la douceur, qui sont les vertus des règles de l’Ordre de la Visitation, que les Filles de Sainte-Marie doivent pratiquer en toutes leurs actions, ne logeant en leur cœur que Dieu seul. » Elle fut, tout au long de sa vie religieuse, comblée de grâces mystiques annonciatrices de celles que recevra sainte Marguerite-Marie. Cette dernière, en entendant au réfectoire la lecture de la vie de la Mère Anne-Marguerite, sera confirmée dans ses révélations.

Mère Hélène-Angélique Lhuillier (1592-1655), fille très estimée de nos saints Fondateurs, qui sera Supérieure du 1er monastère de la Visitation de Paris, ne démentira pas leurs divines intuitions. Dans la Vie de saint François de Sales qu’elle fait publier par Mgr de Maupas en 1657, elle écrit : « Les Religieuses de la Visitation qui seront si heureuses que d’observer leurs Règles fidèlement pourront véritablement porter le nom de Filles évangéliques, établies particulièrement pour être les imitatrices des deux plus chères vertus du Sacré-Cœur du Verbe incarné, la douceur et l’humilité, qui sont comme la base et le fondement de leur Ordre et leur donnent ce privilège particulier et cette grâce incomparable de porter la qualité de Filles du Cœur de Jésus. »
En 1643, elle compose et fait imprimer un recueil de Méditations pour les solitudes annuelles destiné aux religieuses de l’Ordre. On y lit : « Considérez que non seulement notre doux Sauveur nous montra son amour par toute l’œuvre de notre rédemption avec tous les chrétiens, mais qu’il nous oblige spécialement, nous autres de la Visitation, par le don et faveur qu’il a fait à notre Ordre, et à chacune de nous en particulier, de son Cœur ou pour mieux dire des vertus qui y résident, puisqu’il a fondé notre très aimable Institut sur ces deux principes : ‘Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur’, c’est le partage qui nous est échu de tous ses trésors. (…) Cela est bien doux, ô ma chère âme, que ce débonnaire Jésus nous ait choisies pour nous faire, si nous voulons, filles de son Cœur. Pourquoi, ô mon Sauveur, n’en avez-vous point favorisé quelque autre en votre Église ? Qu’avons-nous fait à votre bonté de nous avoir destiné ce trésor de toute éternité en ces derniers siècles ? »

Mère Marie Constance de Bressand (1593-1668), qui fonda la Visitation de Nantes en 1630, écrit après son retour à Grenoble en 1647 : « Mon cœur fut tiré près de ce divin Cœur qui s’y joignit et le serra d’une manière très intime, pour lui imprimer ses vertus et pour le fermer à toute autre affection qu’à celle de l’Amour. »

Sœur Jeanne-Bénigne Gojoz (1615-1692), humble Sœur converse de la Visitation de Turin, fut, en 1674, choisie par Jésus pour partager ses douleurs au Jardin de Gethsémani. Elle écrivait : « Les douleurs du Cœur de Jésus dans ce jardin ne peuvent être comprises ; un amour infini a pu seul soutenir ce Cœur parmi les angoisses qui l’opprimaient ». Il voulut unir plus étroitement le cœur de Jeanne-Bénigne à son Cœur, et il lui fut dit : « Jésus a pris votre cœur, mais vous donne le Sien qui contient le vôtre ». Elle comprit alors qu’il réparait la petitesse de son amour par son Amour même. 

Non moins que ces faveurs extraordinaires, la vie ordinaire des Visitandines, tout appliquées à reproduire la douceur et l’humilité du Sauveur, embaumait le monde du parfum de ces vertus du Cœur de Jésus. « Quoique ce Trésor d’Amour soit un bien propre à tout le monde, il est particulièrement donné aux Filles de la Visitation parce qu’elles sont destinées à honorer sa vie cachée ; afin que, leur étant découvert, elles le manifestent et distribuent aux autres » disait sainte Marguerite-Marie. Elle fut elle-même fut l’instrument privilégié de cette manifestation.

Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690). À partir des révélations de Paray-le-Monial, le culte du Sacré-Cœur, qui restait jusque-là dans le domaine de la dévotion personnelle, va prendre un caractère de consécration publique, de réparation et de célébration solennelle dans l’Église universelle. Pour accomplir cette grande œuvre de son amour, le Seigneur choisit notre sainte Sœur Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation de Paray-le-Monial.

Le 27 décembre 1673, en la fête de saint Jean l’Évangéliste, elle est en prière devant le Saint-Sacrement : « [Notre-Seigneur] me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine, où il me découvrit les merveilles de son amour, et les secrets inexplicables de son sacré Cœur, qu’il m’avait toujours tenus cachés, jusqu’alors qu’il me l’ouvrit pour la première fois, mais d’une manière si effective et sensible qu’il ne me laissait aucun lieu d’en douter par les effets que cette grâce produisit en moi. […] Il me dit : ‘‘Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen, et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre, et qui contiennent les grâces sanctifiantes et salutaires nécessaires pour les retirer de l’abîme de perdition ; et je t’ai choisie comme un abîme d’indignité et d’ignorance pour l’accomplissement de ce grand dessein, afin que tout soit fait par moi.’’ Après, il me demanda mon cœur, lequel je le suppliai de prendre, ce qu’il fit, et le mit dans le sien adorable, dans lequel il me le fit voir comme un petit atome qui se consommait dans cette ardente fournaise, d’où le retirant comme une flamme ardente en forme de cœur, il le remit dans le lieu où il l’avait pris, en me disant : ‘‘Voilà, ma bien-aimée, un précieux gage de mon amour, qui renferme dans ton côté une petite étincelle de ses plus vives flammes, pour te servir de cœur et te consommer jusqu’au dernier moment. […] Et pour marque que la grande grâce que je te viens de faire n’est point une imagination et qu’elle est le fondement de toutes celles que j’ai encore à te faire, quoique j’aie refermé la plaie de ton côté, la douleur t’en restera pour toujours, et si jusqu’à présent tu n’as pris que le nom de mon esclave, je te donne celui de la disciple bien-aimée de mon sacré Cœur.’’ […] Après cela, ce divin Cœur me fut présenté comme un trône de flammes, plus rayonnant qu’un soleil et transparent comme un cristal. La plaie qu’il reçut sur la Croix y paraissait visiblement. Il y avait une couronne d’épines autour de ce sacré Cœur, et une croix au-dessus, et mon divin Sauveur me fit connaître que ces instruments de sa Passion signifiaient que l’amour immense qu’il a eu pour les hommes avait été la source de toutes les souffrances et de toutes les humiliations qu’il a voulu souffrir pour nous ; que, dès le premier instant de son Incarnation, tous ces tourments et ces mépris lui avaient été présents, et que ce fut dès ce premier moment que la Croix fut, pour ainsi dire, plantée dans son sacré Cœur, qui accepta dès lors, pour nous témoigner son amour, toutes les humiliations, la pauvreté, les douleurs que la sacrée Humanité devait souffrir pendant tout le cours de sa vie mortelle, et les outrages auxquels l’amour devait l’exposer jusqu’à la fin des siècles sur nos autels dans le très saint et très auguste Sacrement. Et il me fit voir que l’ardent désir qu’il avait d’être aimé des hommes et de les retirer de la voie de perdition où Satan les précipite en foule, lui avait fait former ce dessein de manifester son Cœur aux hommes, avec tous les trésors d’amour, de miséricorde, de grâce, de sanctification et de salut qu’il contenait, afin que tous ceux qui voudraient lui rendre et procurer tout l’amour, l’honneur et la gloire qui serait à leur pouvoir, il les enrichît avec abondance et profusion de ces divins trésors dont ce sacré Cœur est la source, m’assurant qu’il prenait un plaisir singulier d’être honoré sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait l’image être exposée et portée sur soi, et sur le cœur, pour y imprimer son amour et le remplir de tous les dons dont il était plein et pour y détruire tous les mouvements déréglés. Et que partout où cette sainte image serait exposée, pour y être honorée, il y répandrait ses grâces et bénédictions. Et que cette dévotion était comme un dernier effort de son amour qui voulait favoriser les hommes, en ces derniers siècles, pour les retirer de l’empire de Satan, lequel il prétendait ruiner, leur proposant un objet et un moyen en même temps si propres pour les engager amoureusement à l’aimer, et à l’aimer solidement. Après cela, ce divin Sauveur me dit à peu près ces paroles : ‘‘Voilà, ma fille, le dessein pour lequel je t’ai choisie ; c’est pour cela que je t’ai fait de si grandes grâces et que j’ai pris un soin si particulier de toi dès le berceau. Je ne me suis rendu moi-même ton maître et ton directeur que pour te disposer à recevoir toutes ces grandes grâces, parmi lesquelles tu dois compter celle-ci comme une des plus signalées, par laquelle je te découvre et je te donne le plus grand de tous les trésors, en te montrant et en te donnant en même temps mon Cœur.’’ »

C’est ce qu’on nomme la première grande apparition du Sacré Cœur à la sainte. On en distingue trois, bien que ses communications avec le Ciel, entre autres grâces mystiques, soient continuelles (de 1673 à 1690, elle recevra plus de 70 apparitions du Christ).

La deuxième grande apparition eut lieu le premier vendredi de juin 1674. Elle écrit : « Une fois que le Saint Sacrement était exposé, après m’être sentie retirée toute au-dedans de moi-même par un recueillement extraordinaire de tous mes sens et puissances, Jésus-Christ mon doux Maître, se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils, et de cette sacrée Humanité sortaient des flammes de toute part, mais surtout de son adorable poitrine, qui ressemblait à une fournaise ; et s’étant ouverte, me découvrit son tout aimant et tout aimable Cœur, qui était la vive source de ces flammes. Ce fut alors qu’il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur amour, et jusqu’à quel excès il l’avait porté d’aimer les hommes, dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissances. ‘‘Ce qui m’est beaucoup plus sensible, me dit-il, que tout ce que j’ai souffert en ma Passion, d’autant que s’ils me rendaient quelque retour d’amour, j’estimerais peu tout ce que j’ai fait pour eux, et voudrais, s’il se pouvait, en faire encore davantage ; mais ils n’ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements à leur faire du bien. Mais, du moins, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes autant que tu en pourras être capable.’’ » Il lui demande alors la communion réparatrice des premiers vendredis de chaque mois, et l’Heure Sainte : « Tu communieras tous les premiers vendredis de chaque mois. Et, toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai bien voulu sentir au jardin des Olives, et laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à supporter que la mort. Et pour m’accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l’amertume que je sentais de l’abandon de mes apôtres. »

En réponse, sainte Marguerite-Marie fera, autant que l’obéissance lui permettra, l’Heure Sainte, et la communion réparatrice du premier vendredi de chaque mois « afin de réparer, écrit-elle, autant qu’il m’est possible, les outrages qu’il a reçus pendant le mois dans le très saint Sacrement. » Cette amante sacrée, à la demande du Christ, s’est offerte en victime pour réparer, consoler, et faire triompher son divin Cœur. Elle souffre pour cela en son âme et en son corps, comme une hostie tout immolée à la gloire du Sacré Cœur, « pour réparer en quelque manière, l’ingratitude de tant de cœurs, qui ne rendent point de retour à l’amour ardent de celui de Jésus-Christ au divin Sacrement d’amour. […] Il n’y a point de tourment à quoi je ne m’exposasse avec plaisir, pour le faire connaître et pour le faire aimer. » Mais toutes ces souffrances ne sont rien à côté de la douleur qu’elle ressent quand ce Sacré Cœur lui est représenté avec ces paroles : « J’ai soif, mais d’une soif si ardente d’être aimé des hommes au saint Sacrement, que cette soif me consume ; et je ne trouve personne qui s’efforce, selon mon désir, pour me désaltérer, en rendant quelque retour à mon amour. »

Le vendredi après l’octave du saint Sacrement 1675, soit entre le 13 et le 20 juin cette année-là, sainte Marguerite-Marie reçoit la troisième grande apparition du Sacré Cœur, une fois de plus, devant le Saint Sacrement exposé : « Je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour, et de lui rendre amour pour amour, et il me dit : ‘‘Tu ne m’en peux rendre un plus grand, qu’en faisant ce que je t’ai déjà tant de fois demandé.’’ Alors me découvrant son divin Cœur : ‘‘Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour-là, et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels. Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu’il lui soit rendu.’’ Et répondant à cela que je ne savais comme pouvoir accomplir ce qu’il désirait de moi depuis tant de temps, il me dit de m’adresser à son serviteur, qu’il m’avait envoyé pour l’accomplissement de ce dessein. » Ce fidèle serviteur n’est autre que saint Claude la Colombière, prêtre de la Compagnie de Jésus, arrivé à Paray-le-Monial quelques mois auparavant, au début du mois de février 1675. Un autre Jésuite, le Père Jean Croiset, prendra sa suite quand le Père de la Colombière sera envoyé par ses Supérieurs en Angleterre l’année suivante. Ces deux prêtres furent tour à tour les directeurs envoyés de Dieu pour conforter sainte Marguerite-Marie dans sa voie, et l’aider dans sa mission de faire établir dans l’Église universelle la fête du Sacré Cœur, et d’en répandre partout la dévotion.

À travers sainte Marguerite-Marie, c’est tout l’Ordre de la Visitation qui reçoit ces appels, ces plaintes, ces demandes, et ces bénédictions surabondantes du Cœur de Jésus, qui en est le gardien, comme sainte Jeanne de Chantal, notre fondatrice, le révéla à notre sainte Sœur, un jour de la fête de saint François de Sales : « C’est le plus efficace moyen que nous ayons de nous relever de nos chutes que le sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; et notre saint Fondateur l’a obtenu à notre Institut pour l’empêcher de succomber sous les artifices d’un esprit étranger, plein d’orgueil et d’ambition, qui ne cherche qu’à ruiner l’esprit d’humilité et de simplicité qui est le fondement de l’édifice que Satan ne cherche qu’à renverser, ce qu’il ne pourra faire, ayant ce sacré Cœur pour défenseur et pour soutien. »

Le 2 juillet 1688, en la fête de la Visitation qui était alors à cette date, sainte Marguerite-Marie reçoit une nouvelle apparition d’une importance capitale pour notre saint Ordre : « Il me fut représenté un lieu fort éminent, spacieux et admirable en sa beauté, au milieu duquel il y avait un trône de flammes, dans lequel était l’aimable Cœur de Jésus avec sa plaie, laquelle jetait des rayons si ardents et lumineux que tout ce lieu en était éclairé et échauffé. La Sainte Vierge était d’un côté et saint François de Sales de l’autre avec le saint Père de la Colombière [décédé le 15 février 1682] ; et les Filles de la Visitation paraissaient en ce lieu avec leurs bons anges à leur côté, qui tenaient chacun un cœur en main, et la Sainte Vierge nous invitant par ces paroles : ‘‘Venez, mes bien-aimées filles, approchez-vous, car je vous veux rendre comme les dépositaires de ce précieux trésor que le divin Soleil de justice a formé dans la terre virginale de mon cœur.’’ Et cette Reine de bonté continuant de parler, dit en leur montrant ce divin Cœur : ‘‘Voilà ce précieux trésor qui vous est particulièrement manifesté, par le tendre amour que mon Fils a pour votre Institut, qu’il regarde et aime comme son cher Benjamin, et pour cela le veut avantager de cette possession par-dessus les autres. Et il faut que non seulement elles s’enrichissent de ce trésor, mais encore qu’elles distribuent cette précieuse monnaie de tout leur pouvoir, avec abondance, en tâchant d’en enrichir tout le monde sans crainte qu’il défaille, car plus elles y prendront, plus il y aura à prendre.’’ Ensuite, se tournant vers le bon Père de la Colombière, cette Mère de bonté lui dit : ‘‘Pour vous, fidèle serviteur de mon divin Fils, vous avez grande part à ce précieux trésor, car s’il est donné aux Filles de la Visitation de le connaître et distribuer aux autres, il est réservé aux Pères de votre Compagnie d’en faire voir et connaître l’utilité et la valeur, afin qu’on en profite, en le recevant avec le respect et la reconnaissance dus à un si grand bienfait. Et à mesure qu’ils lui feront ce plaisir, ce divin Cœur, source de bénédictions et de grâces, les répandra si abondamment sur les fonctions de leur ministère, qu’ils produiront des fruits au-delà de leurs travaux et de leurs espérances, et même pour le salut et la perfection de chacun d’eux en particulier.’’ Notre saint Fondateur [saint François de Sales], parlant à ses filles, leur dit : ‘‘Ô filles de bonne odeur, venez puiser dans la source de bénédiction les eaux de salut, dont il s’est déjà fait un petit écoulement dans vos âmes, par le ruisseau de vos Constitutions qui en est sorti. C’est dans ce divin Cœur que vous trouverez un moyen facile de vous acquitter parfaitement de ce qui vous est enjoint dans ce premier article de votre Directoire, qui contient en substance toute la perfection de votre Institut : Que toute leur vie et exercices soient pour s’unir avec Dieu.’’ Il faut pour cela que ce Cœur sacré soit la vie qui nous anime, son amour notre exercice continuel, qui seul nous peut unir à Dieu, pour aider par prières et bons exemples la sainte Église et le salut du prochain. Et pour cela, nous prierons dans le Cœur et par le Cœur de Jésus, qui se veut rendre derechef médiateur entre Dieu et les hommes. Nos bons exemples seront de vivre conformément aux saintes maximes et vertus de ce divin Cœur et nous aiderons au salut du prochain, en leur distribuant cette sainte dévotion. Nous tâcherons de répandre la bonne odeur du sacré Cœur de Jésus-Christ dans celui des fidèles, afin que nous soyons la joie et la couronne de cet aimable Cœur. Après tout cela, tous les bons anges s’approchèrent pour lui présenter ceux qu’ils tenaient, qui ayant touché cette plaie sacrée devenaient beaux et luisants comme des étoiles. D’autres devenaient tout noirs et horribles. Il y en avait d’autres qui n’avaient pas tant d’éclat ; mais il y en eut plusieurs dont les noms demeurèrent écrits en lettres d’or dans le Sacré Cœur, […] leur disant : ‘‘C’est dans cet abîme d’amour où est votre demeure et repos pour toujours.’’ Et c’étaient les cœurs de ceux qui ont le plus travaillé à le faire connaître et aimer. »

L’Ordre de la Visitation Sainte-Marie avait désormais reçu officiellement de la Très Sainte Vierge sa mission, en complémentarité avec celle de la Compagnie de Jésus. La sainte Visitandine de Paray n’a donc pas été la seule appelée ; tous ses Sœurs le sont avec elle. 

Le Sacré Cœur veut d’abord trouver à la Visitation des adoratrices et des consolatrices, et puis le feu nourri dans les monastères se propage par tous les moyens compatibles avec la vie cloîtrée. En 1700, le pape Clément XI autorise la fête du Sacré-Cœur dans les Monastères de la Visitation, puis en 1715, à Paray-le-Monial, commence le procès en vue de la béatification de Sœur Marguerite-Marie. Peu après, au 1er Monastère de la Visitation de Marseille, une jeune Visitandine de 17 ans, Sœur Anne-Madeleine Rémuzat, reçoit la révélation des desseins que Notre-Seigneur a sur elle « touchant la gloire de son Cœur adorable ».

XVIIIEME siècle

La Vénérable Anne-Madeleine Rémuzat (1696-1730), choisie par Notre-Seigneur comme victime pour continuer la mission de sainte Marguerite-Marie, sera la propagatrice de la dévotion au Sacré-Cœur, d’abord par son rayonnement spirituel : innombrables sont les personnes qui viennent au parloir bénéficier de ses lumières surnaturelles. Bientôt sa mission s’élargit : lorsque Mgr de Belzunce approuve pour le diocèse de Marseille en 1716 la Messe en l’honneur du Sacré-Cœur, Sœur Anne-Madeleine est alors inspirée d’établir une confrérie du Sacré-Cœur comme il en existe déjà dans plusieurs monastères de la Visitation (Dijon, Bordeaux, Paris, Lyon, Aurillac, Paray…). À sa mort en 1730, la confrérie comptera 60.000 membres. Par ses soins, un petit livre est imprimé qui contient le règlement de l’Association avec quelques pages sur l’origine de la dévotion au Sacré-Cœur, ses motifs et sa pratique : il sera distribué par dizaines de milliers d’exemplaires.

En juillet 1720, la peste éclate à Marseille. Sœur Anne-Madeleine informe Mgr de Belzunce que la ville sera sauvée par la consécration de chaque fidèle au Cœur de Jésus et l’établissement de sa Fête. Le 22 Octobre, Mgr de Belzunce annonce sa décision de célébrer la solennité du Sacré-Cœur et le 1er novembre, il lui consacre la ville et le diocèse : c’est le premier diocèse du monde à être consacré au Cœur de Jésus. La contagion perd de sa force, mais les désordres moraux et le jansénisme réapparaissent. En février 1722, le fléau revient. L’Évêque demande aux Échevins de la ville de se consacrer eux aussi au Cœur de Jésus, de participer à la Messe chaque année au jour de sa Fête au 1er Monastère de la Visitation de Marseille et d’y offrir un cierge aux armes de la ville pour brûler devant le Saint-Sacrement. Le vœu est accompli le 12 juin, la peste diminue rapidement. Bientôt la plupart des diocèses de Provence, atteints eux aussi, devront au Cœur de Jésus la cessation du fléau.

Succès et oppositions

Malgré les instances de l’Espagne tout entière gagnée au Cœur de Jésus en 1735 par un Jésuite de 25 ans, le bienheureux Bernard-François de Hoyos, la liturgie de la fête du Sacré-Cœur n’est toujours pas accordée par Rome. Enfin le 11 mai 1765 une Messe et un Office nouveaux sont approuvés pour la Pologne et l’Archiconfrérie romaine. Aussitôt les Filles de la Visitation demandent et obtiennent, le 10 juillet suivant, de célébrer dans leur Ordre la solennité du Sacré-Cœur. En 1766, à la demande de la Reine Marie Leczinska, les évêques français permettent, sans recourir au Pape, de fêter le Cœur de Jésus. Dès lors en France, le peuple chrétien commence à connaître la dévotion au Sacré-Cœur, jusqu’ici pratiquée surtout dans les villes et les monastères.

Mais voici que de partout, et plus seulement de France, vont se lever des adversaires contre cette dévotion : débats interminables, maladresses dans la représentation, mais surtout luttes de personnes et au fond lutte contre les Jésuites. La haine contre la Compagnie de Jésus rassemble philosophes, libertins, jansénistes et conduit à sa suppression en 1773 ; les railleries les plus grossières ridiculisent la dévotion au Cœur de Jésus et Marguerite-Marie, « Marie Alacoque ». Mais dans les monastères, dans les confréries, la dévotion au Cœur de Jésus continue de brûler. L’heure vient où ses fidèles vont être ses martyrs.

La Révolution Française

Le 2 avril 1787, Mère Emmanuelle-Amédée de Compeys, Supérieure de la Visitation d’Annecy, fait connaître aux 167 monastères de l’Ordre les révélations qu’une Sœur a reçues, révélations approuvées « par plusieurs personnes de science et de sainteté ». Dans ces cinq visions recopiées par la Mère d’Annecy, Notre-Seigneur rappelle que la Visitation ne doit vivre que pour et dans son Cœur. La lettre est accueillie avec ferveur. Elle suscite à Nantes une grande émotion, et pour cause : la voyante anonyme est une nantaise, Sœur Marie-Anne Galipaud. Mère Claude-Marie de Bruc Montplaisir, Supérieure de la Visitation de Nantes, encourage ses filles à répondre aux désirs du Cœur de Jésus et à propager son culte. Depuis sainte Marguerite-Marie et le bienheureux Bernard-François de Hoyos, les images du Cœur de Jésus ont été distribuées et portées par des milliers de personnes ; pendant l’épidémie de peste à Marseille, les « Sauvegardes » portant les mots « Arrête ! le Cœur de Jésus est là ! » sont répandues partout : ce moyen simple, qui a fait ses preuves, est choisi. Les Visitandines de Nantes se mettent au travail.

La Supérieure presse les autres Visitations de fabriquer et distribuer des Sauvegardes. Les Sœurs de Paris notent, le 16 mai 1790 : « Un grand nombre de personnes se trouvent protégées d’une manière frappante depuis qu’elles ont leur précieuse sauvegarde. » D’autres congrégations religieuses sont gagnées par la même ferveur. En 1791 ces petites images en tissu (qui ne sont pas exactement des scapulaires) se répandent à profusion en France, au Portugal, en Allemagne, puis l’Italie, la Russie, l’Amérique en demandent. Même après l’expulsion de leurs monastères, les Visitandines continuent leur diffusion. En avril 1792, le P. Lenfant, ancien jésuite, écrit : « Portez cette image du Cœur de Jésus toujours sur vous et placez-en dans votre maison. Les têtes même couronnées sont munies de ce pieux bouclier. »

Le 10 mars 1793 les paysans de l’Ouest se soulèvent dans un territoire qui s’étend depuis l’Atlantique jusqu’à Cholet et Bressuire. Ils ne se révoltent pas seulement pour éviter un odieux service militaire ; ils se battent pour Dieu et pour le Roi. Vendéens et Chouans portent la Sauvegarde sur la poitrine. Des milliers de personnes sont arrêtées, emprisonnées, tuées pour avoir confectionné ou porté sur elles cette image sacrée.

Le Sacré-Cœur a eu ses apôtres et ses martyrs, il a aussi compté des milliers d’humbles adorateurs qui se sont réunis au péril de leur vie, pour réciter l’acte de consécration et l’amende honorable, choisir une heure d’adoration. Ces groupes se forment presque toujours autour des religieux chassés de leurs monastères, autour des Visitandines et des Ursulines surtout. Des recueils de prières au Sacré-Cœur se répandent partout, dans les réunions on confectionne par milliers les Sauvegardes.

XIXEME siècle, après la Tourmente

En France, mais aussi en Europe, les progrès de la dévotion au Sacré-Cœur sont continus. Presque tous les fondateurs ou rénovateurs de congrégations et d’ordres religieux sont, dans la première moitié du XIXème siècle, des dévots du Cœur de Jésus. En France les Visitations réapparaissent sous le couvert de leurs pensionnats. La cause de la vénérable Marguerite-Marie, abandonnée depuis plus d’un siècle, est reprise en 1824. Le Pape Pie IX la déclare bienheureuse le 18 septembre 1864, après avoir ordonné la célébration solennelle pour l’Église universelle de la fête du Sacré-Cœur le 23 août 1856.

Pendant la guerre de 1870, la diffusion des Sauvegardes reprend et le bienheureux Pie IX les bénit avec émotion. Face à l’invasion, les Monastères de la Visitation ont cherché refuge auprès du Cœur de Jésus : ceux de Paris, Metz et Orléans ont vu tomber une pluie de bombes et de balles sans être inquiétés. C’est à la Visitation de Paray qu’est demandée la confection du fameux drapeau de Loigny. À cette époque a lieu le vœu national de la construction de la Basilique du Sacré-Cœur à Montmartre, la première pierre est posée le 16 juin 1875, 200ème anniversaire de la grande apparition du Sacré-Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie. Ce même jour, les catholiques du monde entier, avec le Pape Pie IX, se consacrent au Sacré-Cœur. En 1899, le Pape Léon XIII amplifie cet acte par la consécration du genre humain au Cœur de Jésus.

Sœur Marie du Sacré-Cœur Bernaud (1825-1903). Elle est contemporaine d’un puissant renouveau du culte du Sacré-Cœur en ce XIXème siècle si fécond. À Bourg en Bresse, elle est religieuse de la Visitation, fille de saint François de Sales, l’apôtre de la vocation de tous les baptisés à la sainteté. Elle est sœur de Sainte Marguerite-Marie à qui Jésus confiait : « Je veux former autour de mon Cœur une couronne de douze étoiles composée de mes plus fidèles serviteurs ».

Or, en 1862, une lettre de la Visitation d’Annecy fait savoir à tout l’Ordre que « Notre-Seigneur s’est plaint à une âme très favorisée que, nous ayant révélé son Cœur, nous ne déployions pas assez de zèle pour en propager le culte. » Sœur Marie du Sacré-Cœur est alors désignée par sa communauté pour trouver un nouveau moyen d’honorer le Cœur de Jésus : elle fonde la Garde d’Honneur le 13 mars 1863. Le principe est simple : chaque associé choisit une heure de la journée qu’il s’engage à vivre en union avec Jésus, le divin prisonnier du Tabernacle, pour consoler son Cœur de l’oubli dont il est victime dans le Sacrement de l’Autel, en offrant à Dieu le Sang et l’Eau jaillis de son Cœur transpercé pour les besoins de l’Église et en réparation des péchés des hommes. Sans rien changer à ses occupations, le Garde d’Honneur offre durant cette heure tout ce qu’il fait, tout ce qu’il est, pour donner Gloire, Amour, Réparation au Cœur de Jésus par la sanctification de son devoir d’état. L’inscription de ses initiales sur un cadran à l’heure choisie est le signe de l’engagement pris par l’associé de consacrer son Heure de Garde. Par le relais qui s’établit ainsi entre les Gardes d’Honneur du monde entier, le Sacré Cœur est entouré d’une garde perpétuelle d’amour. Du souci du salut des âmes est né également le « Cadran de la Miséricorde », sur lequel les associés peuvent choisir une Heure de Garde supplémentaire en faveur d’une ou plusieurs personnes, institution ou nation, pour leur obtenir du Cœur de Jésus les grâces de conversion et de sanctification dont elles ont besoin.

Vingt ans après sa fondation l’Association comptait 2 millions de membres. Que de saints ont été Gardes d’Honneur : bienheureux Pie IX, saint Pie X, saint Jean XXIII, bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny (première zélatrice et fondatrice des Filles du Cœur de Jésus), saint Daniel Comboni, saint Mutien-Marie Wiaux, bienheureux Edouard Poppe, bienheureux Marcel Callo, sainte Marie-Faustine du Saint-Sacrement Kowalska, saint Charles de Foucauld… La Garde d’Honneur a été reconnue en 1878, et approuvée définitivement en 1977 par le Conseil pontifical pour les laïcs.

La servante de Dieu Sœur Marie-Marthe Chambon (1841-1907). Contemporaine de Sœur Marie du Sacré-Cœur, humble Converse (Sœur domestique) au Monastère de la Visitation de Chambéry, Sœur Marie-Marthe, aussi rustre qu’innocente, comblée de grâces mystiques dès son plus jeune âge, a reçu du Ciel la mission d’offrir sans cesse les Saintes Plaies de Jésus à Dieu son Père pour les besoins de l’Église, pour la conversion des pécheurs et surtout pour les Âmes du Purgatoire, et de faire connaître cette dévotion à travers deux invocations qu’elle s’engagea par vœu à répéter sans cesse : « Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les mérites de vos Saintes Plaies » ; « Père Éternel, je vous offre les Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour guérir celles de nos âmes ». La Passion du Sauveur est un trésor que Sœur Marie-Marthe doit faire connaître aux hommes : « Celui qui est dans le besoin, qu’il vienne avec foi et confiance, qu’il puise constamment dans le trésor de ma Passion. Dans la contemplation de mes Plaies, on trouve tout pour soi et pour les autres ». Le Christ lui apparaissant en Croix et lui montrant ses blessures lui dit : « Tout le monde passe, et personne ne regarde ce Sang ! De même, en mon Sacrement d’amour, on pense un instant à moi, puis l’on m’oublie »

Un jour, le divin Maître lui fait part de son immense désir de répandre les grâces dont déborde son Cœur : « Prends, parce que la mesure est comble. Je ne puis plus les contenir tant j’ai envie de les donner. » À chaque instant, sous des formes diverses, ce sont des appels à une vie d’union avec son Cœur Sacré : « J’ai besoin de ton cœur pour me dédommager et me tenir compagnie Je t’apprendrai à m’aimer, car tu ne sais pas le faire : la science de l’amour ne s’apprend point dans les livres, elle n’est donnée qu’à l’âme qui regarde le divin Crucifié et lui parle cœur à Cœur. Dans chacune de tes actions, il faut être unie à moi. » Notre-Seigneur insiste, en adressant à ses épouses une exhortation pressante : « Je veux que l’âme religieuse soit détachée de tout, car pour servir à mon Cœur, il ne faut point d’attache, point de fil qui tienne encore à la terre : il faut aller à la conquête du Seigneur dans le seul à seul avec Lui, il faut chercher ce Cœur dans votre propre cœur. »

Lui apparaissant un jour dans toute la gloire de sa Résurrection, le Seigneur dit à Sœur Marie-Marthe : « Avec cela, ma fille, je mendie comme le ferait un pauvre : je suis un mendiant d’amour ! J’appelle mes enfants un à un… Je les regarde avec complaisance quand ils viennent à moi… Je les attends ! » Prenant alors l’aspect d’un mendiant, il lui déclare, plein de tristesse : « Je mendie de l’amour, mais le plus grand nombre, même parmi les âmes religieuses, me refuse cet amour ! Ma fille, aime-moi purement pour moi-même, sans avoir égard au châtiment ou à la récompense. » Lui désignant notre sainte Sœur Marguerite-Marie dont le regard dévorait son Cœur, il ajoute : « Celle-ci m’a aimé, de cet amour pur et uniquement pour moi tout seul ! »

XXEME siècle

Au cours du XXème siècle placé par Léon XIII sous le signe du Cœur de Jésus, a lieu la canonisation de sainte Marguerite-Marie en la fête de l’Ascension, le 13 mai 1920, par Benoît XV. Les Papes successifs promulguent des documents traitant du culte du Sacré-Cœur : la plus connue est l’encyclique Haurietis Aquas de Pie XII pour le 100ème anniversaire de l’institution de la fête du Sacré-Cœur.

Mère Marie-Madeleine Ponnet (1858-1914). Entrée à la Visitation de Lyon-Fourvière, elle a conduit la fondation de Lyon-Vassieux en 1896. « Établie dans la demeure du Cœur de Jésus », elle y a puisé des Pensées qui ont nourri la prière de générations de Visitandines.

Dévorée de zèle pour le salut des âmes, elle enseignait « que la fidélité à animer chacune de nos actions de la ferveur de la charité, attirerait bien plus sur le monde les flots d’amour contenus dans le Cœur de Jésus, que toutes autres pratiques ». Évoquant la mission de la Visitation reçue le 2 juillet 1688 de « faire valoir les trésors du Cœur de Jésus », elle se demande : « Au jour du Jugement quand Notre-Seigneur nous demandera ce que nous aurons fait de son Cœur, que répondrons-nous ? » Elle compose alors une poésie en vingt-cinq strophes dont voici un extrait :

Fille de la Visitation, qu’as-tu fait de mon Cœur ?
Pour toi voulant brûler d’une ardeur indicible,
Et n’étant rien hélas qu’une glace insensible,
je l’ai pris pour t’aimer, et j’en ai fait mon Cœur.

Fille de la Visitation, qu’as-tu fait de mon Cœur ?
Je l’ai distribué comme un pauvre qui donne
Le trésor infini que le riche abandonne ;
Tous en ont eu : défunt, juste, saint ou pécheur.

Fille de la Visitation, qu’as-tu fait de mon Cœur ?
J’ai voulu le ravir par d’humbles sacrifices,
Dans l’Église de Dieu, c’étaient là mes offices :
Vois si, pour ton Amour, ils sont remplis, Seigneur.

Sœur Benigna-Consolata Ferrero (1885-1916). Très jeune religieuse à la Visitation de Côme, elle fut choisie par Jésus comme « Petite Secrétaire » : « Je me servirai de toi pour me communiquer aux hommes, pour que l’on croie à mon Amour ». Il la veut humble, cachée, mais il lui révèle les richesses de son Cœur destinées au monde entier, et Sœur Benigna écrit…
Le Christ la fit participer à sa charité universelle : « Ma Bénigne, il y a un apostolat de vie intérieure, d’immolation, de vie cachée : c’est celui de la Visitation. Je veux que tu sois dans un état continuel de sacrifice, que tu t’offres à mon divin Cœur pour sauver les pauvres pécheurs. Ô ma Bénigne ! sois l’apôtre de mon amour ! Que tout le monde entende : j’ai soif de l’amour de mes créatures. Le péché de défiance blesse mon Cœur au plus intime. Le plus grand plaisir de mon Cœur c’est de conduire à mon Père le plus grand nombre possible de pécheurs, ils sont ma gloire ! »
Après sa mort à l’âge de 31 ans, ses écrits paraîtront sous le titre : « Vademecum dédié aux âmes religieuses ». En peu d’années parurent plus de 10 traductions.

Sœur Marie-Angélique Millet (1879-1944), contemporaine de la servante de Dieu Sœur Françoise-Thérèse Martin (la sœur de sainte Thérèse de Lisieux) à la Visitation de Caen, a été infirme toute sa vie. Cette infirmité n’a fait que croître, devenant une perpétuelle torture. Elle a tout offert pour les Prêtres : « Ô Amour, prenez ma vie, prenez ma faiblesse, prenez tout pour votre Gloire, pour les ouvriers de votre gloire. » Jésus-Prêtre l’y engage : « Le sacerdoce se prépare dans les cloîtres. Je veux bien t’aider à me donner des prêtres. C’est moi qui les fais. Mais j’ai besoin de ta fidélité. Mon Sacerdoce est dur à pousser dans l’étroit sentier. Il s’écroule parce qu’il ne s’affermit en Moi. Ma Croix ne leur est pas moins nécessaire que Mon Cœur. Les Grands Seuls, il faut les aider… Les âmes religieuses sont l’appui de mon Sacerdoce. Jette le Sacerdoce dans mon Cœur. Immole-toi pour mon Sacerdoce fatigué, délaissé, persécuté… Aide mes prêtres, ils ont beaucoup d’ouvrage. Donne-leur des fortifiants de Règle et d’immolations. Je t’ai donné la plus belle vocation que j’ai faite après mon Sacerdoce, placée tout près du Sacerdoce, afin de tenir sans cesse mon Cœur exposé à sa vue et à ses besoins, pour y prendre pour mes prêtres les trésors de vie et de sainteté en faisant des actes de vie et de sainteté. Ne t’accorde que des sacrifices. Mets à tout instant ton amour pour Moi à l’épreuve du sacrifice. »

En faveur de ses Prêtres, ses « Grands Seuls », Jésus compte sur ses Consacrés mais il y a un mais : « Durant une Heure Sainte, écrit Sœur Marie-Angélique que le Seigneur faisait participer mystiquement à son agonie du Jeudi Saint à chaque Heure Sainte, j’ai vu des âmes religieuses endormies, des âmes de prêtres découragées, sans force, sans secours et sans soutien. Le Cœur de Jésus souffre à cause de ses Grands Seuls qui ne reçoivent pas de ses consacrés du cloître le secours d’immolation dont ils ont besoin pour être Lui, Sauveur, et faire l’œuvre de son Père, pleinement. Au lieu de servir le Sacerdoce saint et sacré, combien dorment et ne Lui apportent pas le soutien de leurs prières, le secours de leurs immolations… Dieu dira à ses consacrés infidèles à leur Mission : ‘‘Qu’as-tu fait de mon Prêtre, de mes Prêtres ?’’ C’est de la faute de la médiocrité de ses Consacrés, si des prêtres l’immolent à l’autel et ne s’immolent pas comme Lui, en exerçant leur ministère. Tous peuvent être ramenés de l’égarement avec de la fidélité de vocation… »

Pour l’Église, Sœur Marie-Angélique s’est livrée sans réserve : « De ma misère, il a fait son Hostie. Petite hostie qu’il transforme tous les jours en Lui-même en l’immolant sur l’autel de son Cœur. Petite hostie qu’il mange en assimilant tout son être à son divin Vouloir. Petite hostie consacrée à sa Gloire. […] Ô Amour trois fois Amour ! prenez ma place, prenez ma vie, prenez ma faiblesse, prenez tout pour votre gloire, pour les ouvriers de votre gloire. Je me redonne à votre Cœur de Pontife éternel et Souverain Prêtre, pour être employée par Lui au service redoutable de votre Sacerdoce… J’ai faim de votre faim de l’aider pour qu’il soit saint et vous forme des saints… J’ai soif de vos grâces pour lui… »

La servante de Dieu Mère Maria-Angelica Alvarez Icaza (1887-1977), grande mystique visitandine mexicaine, reçut du Seigneur la triple mission de révéler les charmes de l’Amour divin par ses écrits, d’être une victime d’amour et d’expiation, et d’être un vivant portrait de Jésus par les deux vertus de son Cœur, la douceur et l’humilité. Entrée à la Visitation de Morelia, la persécution religieuse au Mexique la fit exiler avec sa communauté en Espagne, avant de revenir fonder une Visitation à Mexico, en tant que Supérieure.

Son attrait pour le Sacré Cœur, présent au Tabernacle, se manifesta d’une manière extrêmement vive dès son plus jeune âge : « J’entrevois le Cœur de Jésus : un Cœur si humain, un Cœur si divin, avec les amertumes du Calvaire, et les amours de l’Eucharistie. » Aussi trouve-t-on bien souvent dans ses écrits de véritables flèches d’amour qu’elle lançait vers le Cœur de son divin Amant : « Jésus, l’âme qui contemple ton Sacré Cœur vit comme à la porte du Ciel, dans le vestibule de la Gloire. Jésus, mon doux Jésus, je te prie de faire connaître les charmes de ton divin Cœur à toutes les âmes, et une fois qu’elles te connaîtront, elles oublieront les choses de la terre. Oh ! Cœur de Jésus ! Porte du Ciel, porte qui nous conduit au Père, comme tu nous l’as dit toi-même. »

Mais bien souvent, c’est Notre-Seigneur lui-même qui lui parle au cœur : « Ma fille, regarde ce Cœur qui brûle d’amour pour les hommes. Apprends de moi à les aimer. Je t’ai donné l’exemple pour que, comme je les ai aimés, tu les aimes. » De ce Cœur, elle a sondé les profondeurs : « La bonté et l’amour sont tellement inséparables du Cœur de mon Bien-Aimé, qu’il n’est pas possible d’imaginer Jésus sinon plein de bonté, de suavité et d’amour. […] De la plénitude de ton Cœur, nous avons tous reçu. »

La fin du XXème siècle voit un déclin de toutes les formes d’apostolat pour la dévotion au Sacré-Cœur, cela est vrai pour la Garde d’Honneur autour des monastères de la Visitation. Pourtant, les sanctuaires de Paray-le-Monial, confiés à la Communauté de l’Emmanuel, voient affluer des foules de pèlerins.

XXIEME siècle

En 2005 s’inaugurent les voyages des reliques de sainte Marguerite-Marie initiés par Madame Alicia Beauvisage, soutenus et accompagnés par le Père Edouard Marot, à l’époque recteur des Sanctuaires de Paray-le-Monial. En Amérique Latine ces voyages ont connu un succès prodigieux dans les 13 pays visités dont 8 se consacrent au Sacré-Cœur. Même succès en 2009 au Portugal et en Espagne.

Visitandines et Jésuites réaniment leur zèle. Ces derniers, en Amérique Latine, se veulent invariablement fidèles à la mission que leur confia la très Sainte Vierge par sainte Marguerite-Marie, dans la grande apparition du 2 juillet 1688, de faire connaître et d’expliquer cette dévotion.

Les Monastères de la Visitation, partout dans le monde, voient renaître la Garde d’Honneur, et la diffusion des images du Sacré-Cœur reprend dans plusieurs d’entre eux, notamment en Pologne et en Espagne, en particulier grâce au 1er Monastère de la Visitation de Madrid.

En 2020 sort le film Cœur brûlant (Andrés Garrigo et Antonio Cuardi), un docu-fiction qui témoigne dans toute sa partie documentaire du nouvel essor du culte du Sacré Cœur, de son actualité et de son histoire : un incontournable pour tout dévot au Sacré Cœur, en attendant le long métrage français des époux Steven et Sabrina Gunnell sur le même sujet, à paraître au cinéma en juin 2025, pour la clôture du jubilé des 350 ans des trois grandes apparitions du Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial, décrété par Monseigneur Benoît Rivière, évêque d’Autun.

« Oportet illum regnare ! Il faut qu’Il règne ! »
1 Co 15, 25

« Je règnerai malgré mes ennemis et tous ceux qui s’y voudront opposer. »
Promesse de Notre-Seigneur à sainte Marguerite-Marie

sainte marguerite marie sacré coeur jésus visitation nantes année jubilaire

1673-1675 ✥ JUBiLÉ ✥ 2023-2025

Pour commémorer le 350ème anniversaire des apparitions du Sacré Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation de Paray-le-Monial, Monseigneur Benoît Rivière, évêque d'Autun, a décrété l'ouverture d'un Jubilé d’un an et demi, qui se déroulera du 27 décembre 2023, date anniversaire de la première grande apparition, au 27 juin 2025, solennité du Sacré Cœur, anniversaire liturgique de la 3ème grande apparition. À la suite de sainte Marguerite-Marie, venez vous aussi Lui « rendre amour pour Amour » lors de l'Heure Sainte (la veille de chaque premier vendredi du mois, voir rubrique agenda sur notre page d'accueil), des premiers vendredis de chaque mois (communion réparatrice et adoration), et aux grandes dates du Jubilé :

Mercredi 27 décembre 2023 Fête de saint Jean, apôtre & évangéliste
Ouverture du Jubilé - anniversaire de la 1ère Grande Apparition
09:30 - Messe solennelle et exposition du Saint Sacrement
17:30 - Vêpres solennelles et bénédiction du Saint Sacrement

Vendredi 7 juin 2024 • Solennité du Sacré Cœur de Jésus
09:30 - Sainte Messe et exposition du Saint Sacrement
17:30 - Vêpres et bénédiction du Saint Sacrement

Mercredi 16 octobre 2024 • Fête de sainte Marguerite-Marie
09:30 - Sainte Messe et exposition du Saint Sacrement
17:30 - Vêpres et bénédiction du Saint Sacrement

Vendredi 27 juin 2025 • Solennité du Sacré Cœur de Jésus
Clôture du Jubilé - anniversaire liturgique de la 3ème Grande Apparition

09:30 - Sainte Messe et exposition du Saint Sacrement
17:00 - Vêpres et bénédiction du Saint Sacrement

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