Origine de l'Œuvre
L’ appel du Cœur de Jésus
Entre le Cœur de Jésus et la Visitation, c’est un long chemin d’intimité dont les prémices remontent aux Fondateurs, pour prendre toute son ampleur à travers les révélations faites à sainte Marguerite-Marie, chargée de faire connaître aux hommes ce Cœur brûlant d’Amour qui ne reçoit en retour que mépris et ingratitudes.
Lors de l’apparition du 2 juillet 1688, la Vierge Marie et saint François de Sales désigneront clairement toutes les Filles de la Visitation comme les dépositaires du Cœur de Jésus, qui leur est confié comme un trésor, à distribuer à tous. Elles-mêmes sont particulièrement appelées à Lui rendre, dans un esprit de réparation, amour pour Amour. Comblée de tant de prédilections, l’Ordre de la Visitation se refroidira pourtant. Aussi, en 1862, une lettre du monastère d’Annecy (premier monastère de l’Ordre) fera savoir à tout l’Ordre que « Notre-Seigneur s’est plaint à une âme très favorisée que, nous ayant révélé son Cœur, nous ne déployions pas assez de zèle pour en propager le culte. » À la Visitation de Bourg-en-Bresse, la communauté des Religieuses se tourne vers Sœur Marie du Sacré-Cœur : « C’est à vous de trouver un nouveau moyen pour faire glorifier le Cœur de Jésus ».
A l’ écoute du Ciel
En 1863, alors qu’elle monte un escalier, Sœur Marie du Sacré Cœur Bernaud a la vision intellectuelle du Cadran de la Garde d’Honneur. Elle le reproduit, puis écrit les légendes Amour ! Gloire ! Réparation !, et se sent pressée d’écrire en dessous : « Garde d’Honneur du Sacré-Cœur ». Le lendemain, 13 mars 1863, troisième vendredi de Carême et fête des Cinq Plaies de Jésus, elle porte le Cadran à sa Supérieure qui le bénit et approuve volontiers qu’on y inscrive les noms de toute la communauté à l’heure choisie par chacune. La Garde d’Honneur du Sacré-Cœur de Jésus est fondée !
Au matin du Dimanche des Rameaux de cette même année, Sœur Marie du Sacré Cœur est impressionnée pendant la Messe, en lisant à l’Offertoire ces versets du psaume 68 :
« L’insulte m’a broyé le Cœur,
le mal est incurable ;
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé. »
Psaume 68
Voilà la raison d’être de la Garde d’Honneur, dont le but principal est de consoler le Cœur de Jésus par la réparation et l’amour.
Sœur Marie du Sacré Cœur profite du recueillement de la Semaine Sainte pour rédiger le programme de l’Œuvre, choisir les cinq Protecteurs célestes, l’épigraphe « Mon Cœur n’attend plus que des outrages », puis définir son but et son organisation. Le Vendredi Saint, dans un profond recueillement et souffrante, elle compose la prière de l’offrande de l’Heure de garde.
En avril, mois consacré alors aux Saints Anges, notre Sœur choisit les neuf chœurs des Anges avec les Justes de la terre, à la suite de la très sainte Vierge Marie et de saint Joseph, pour être comme les douze Protecteurs des douze heures du cadran, en union avec lesquels les membres vivront leur heure.
Le Dimanche 14 juin 1863, les mots « Cujus latus perforatum » (dont le côté fut transpercé) s’impriment profondément dans son âme. La Garde d’Honneur lui apparaît alors comme le moyen providentiel de rendre un culte spécial à la Blessure que le Cœur de Jésus reçut sur la Croix.
Le 1er vendredi de février 1864, une première lettre de Mademoiselle Marie Deluil-Martiny (qui sera plus tard la Bienheureuse Mère Marie de Jésus) arrive à Bourg. Cette jeune fille, qui deviendra la 1ère zélatrice de l’Œuvre et reconnaîtra en Sœur Marie du Sacré-Cœur une Mère spirituelle, apportera une précieuse collaboration à l’œuvre naissante. L’impression des billets zélateurs, rédigés par notre Sœur, seront le fruit du zèle de la « petite Marie », ainsi que la composition du chant de la Garde d’Honneur. Quant au dessin de la médaille, remise à chaque membre lors de son engagement, c’est à sa sœur, Amélie Deluil-Martiny, que nous le devons.
Essor Mondial
Un an après sa fondation, l’Association reçoit l’approbation du pape Pie IX qui se déclare « le premier Garde d’Honneur ». L’engagement de plus de 30 évêques français et étrangers va bientôt suivre. À la même période, près de 110 monastères adhèrent aussi à la Garde d’Honneur. Celle-ci se répand largement parmi les fidèles dans 20 pays. Une diffusion si rapide, partant de la cellule d’une humble Visitandine, peut-elle s’expliquer autrement que par le désir de Jésus lui-même ? Et ce, au moment même où la béatification de Marguerite-Marie Alacoque, la confidente du Sacré-Cœur de la Visitation de Paray-le-Monial, notifie l’approbation donnée par l’Eglise au culte du Sacré Cœur de Jésus.
Bien des figures de l’Eglise y adhérèrent durant leur pèlerinage terrestre, donnant ainsi à la Garde d’Honneur ses « lettres de noblesse ». C’est tout un peuple de bienheureux à découvrir :